Le laurier est un arbuste à feuillage qui possède de nombreuses vertus. Il est encore appelé laurier noble, laurier sauce ou encore laurier d’Apollon. La plante est très appréciée pour ses feuilles qui apportent du parfum aux repas. Une tisane de feuilles de laurier permet aussi de faciliter la digestion. Il est conseillé de faire pousser la plante dans un endroit ensoleillé, car elle n’est pas adaptée aux régions trop froides. Comment planter et entretenir le laurier ? Voici un descriptif complet de la plante.
À la découverte du laurier
Originaire du bassin méditerranéen, le laurier est un arbuste à feuillage de la famille des lauracées.
La taille du laurier varie entre 2 et 8 mètres de hauteur et elle peut atteindre jusqu’à 15 mètres.
En forme de lance de fer, les feuilles sont de couleur vert foncé et plus claire à la face inférieure. Leur longueur varie de 6 à 12 cm. Elles sont appréciées pour leurs nombreux bienfaits sur la santé. Les feuilles, comestibles, sont utilisées en médecine et dans l’alimentation comme arôme. On s’en sert aussi comme objet d’ornement et comme répulsif contre les insectes. Le laurier produit aussi des fruits, de petites drupes ovoïdes de couleur noir violacé qui mesurent de 10 à 15 mm de long. Sa racine produit une huile essentielle.
Une grande diversité de lauriers
Outre le laurier sauce ou Laurus nobilis, il existe plusieurs espèces de lauriers :
- Laurier palme ou cerise – Prunus Lauroceracus « Caucasica » ;
- Laurier du Portugal – Prunus lusitanica ;
- Laurier tin – Viburnum tinus ;
- Laurier rose – Nerium oleander.
Le Laurier palme est originaire d’Asie. La plante possède un feuillage touffu et dense. Elle est donc idéale pour la formation de haies et peut atteindre une hauteur de 3 à 5 mètres pour un diamètre de 2 mètres. Le Laurier du Portugal est un arbuste esthétique avec des feuilles aux couleurs vert foncé et légèrement pointues. On l’utilise aussi pour former des haies. Quant au Laurier tin, il est aussi un arbuste persistant qui a une hauteur de 3 à 4 mètres. Enfin, le laurier rose est une plante décorative, utile dans les jardins. Il possède de jolies fleurs parfumées qui peuvent être blanches, rouge-rose, orangées ou rouge-orangé. Cependant, toutes ses parties (fleur, feuille, tige, écorce) sont toxiques.
Utilité du laurier
Les feuilles du laurier-sauce sont utilisées comme arôme en cuisine. Elles sont amères quand elles sont à l’état frais. Il est préférable de les sécher avant leur utilisation. Les feuilles de laurier dégagent une odeur agréable qui stimule l’appétit. Elles servent à aromatiser les repas (sauces, ragoût, soupes…). Dans le milieu sportif, les concours et les prix intellectuels, le laurier est une distinction honorifique, symbole de la victoire. D’où l’origine du mot lauréat. Dans la Grèce antique, les poètes grecs portaient une couronne de laurier pour rendre hommage à Apollon, dieu de la musique, de la beauté masculine, de la poésie… De grands chefs de guerre comme Jules César et Napoléon arboraient des couronnes de laurier.
En médecine, l’infusion de feuilles de laurier s’emploie contre les crampes abdominales. Quand elles sont broyées en poudre, les feuilles aident à lutter contre les migraines. Comme répulsif, elles contiennent des molécules dont les propriétés aident à repousser les insectes.
Les fleurs de cet arbuste sont aussi employées pour faire des infusions avec du miel. Le fruit et les racines contiennent des huiles essentielles. En somme, le laurier sauce est une plante qui possède de nombreuses vertus.
Culture du laurier-sauce
En général, l’arbuste craint les longues périodes de gel. Une protection hivernale est donc indispensable dans les régions froides.
Le climat idéal
Le laurier-sauce ne supporte pas les températures en dessous de -10 degrés. La culture de cette plante n’est pas adaptée aux régions où les températures négatives sont intenses et longues. Il est donc conseillé de la mettre en pot pendant l’hiver. À l’automne, on peut mettre le laurier en terre en prenant soin de choisir un endroit ensoleillé. Un endroit semi-ombragé est aussi idéal.
Le sol
Pour une croissance de l’arbuste, le sol doit être bien drainé et fertile. Le laurier est cependant peu exigeant, c’est pourquoi un sol ordinaire peut aussi convenir.
L’emplacement
Un endroit ensoleillé est idéal pour le développement de la plante. Selon les saisons (conditions climatiques), vous pouvez décider de la mettre en terre ou en pot sur la véranda ou le balcon. On peut aussi la garder à l’intérieur, près d’une entrée, dans des zones de longues gelées.
Le choix des graines ou boutures à faire germer
La plantation peut se faire par bouturage ou à partir d’une graine. Elle est généralement assez facile à réaliser. Le bouturage prend moins de temps, mais le semis des graines est plus difficile. Celles-ci doivent être fraîches et provenir d’un fruit bio afin de faciliter la germination. Elles contiennent cependant des huiles essentielles qui causent une lente germination de la plante. Vous pouvez cueillir les baies de laurier ou acheter des graines. Mais, vous devez prendre soin de vérifier l’état des graines achetées. Il est préférable d’éviter des espèces qui ont subi des traitements et des produits congelés. Si vous choisissez de bonnes graines, vous aurez une bonne plante. Il faut donc extraire l’enveloppe charnue des baies afin de recueillir les noyaux qu’on lave soigneusement.
La germination
La procédure est simple. On peut faire le semis en pleine terre ou dans un pot rempli d’un mélange de terre et d’engrais. La température doit être comprise entre 18 et 20 °C. On place ensuite le noyau à une profondeur de 1 à 2 cm. On recouvre les graines de terre et l’on arrose. S’il s’agit d’un récipient, on se sert alors d’un film noir pour recouvrir le tout afin que les graines soient dans l’obscurité totale. On prend soin de placer le pot dans un endroit chaud ou ensoleillé, à l’abri du vent. On arrose jusqu’à ce que les premières pousses apparaissent.
Le film doit être retiré pendant au moins 15 minutes chaque jour. Cela permet d’aérer la culture. Il est conseillé de semer les graines au printemps ou en automne, en dehors des périodes de gel.
Pour le bouturage, on prélève des tiges d’environ 15 cm. On les plante dans un pot et l’on arrose. La fin de l’été est idéale comme période de bouturage.
Le prix des plants et graines de laurier
Sur les sites spécialisés en ligne, le prix d’un jeune plant (15-20 cm) est d’au moins 1,9 euro. Les plants en pot de 30-40 cm coûtent environ 10 euros. Pour les plants en pot d’une hauteur d’environ 1,5 m, il vous faudra débourser environ 60 euros.
Entretien d’un laurier
Pour son développement, le laurier a besoin d’être entretenu. La plante a besoin de soins appropriés après la germination.
Arrosage
En pleine terre, les jeunes pousses ne réclament que peu d’eau, sauf en cas de sécheresse. Dans un pot, ils doivent être arrosés régulièrement. Il faut prendre soin de vider l’eau de la soucoupe. En hiver, ils doivent être protégés avec un voile.
Le développement du laurier
L’arbuste a une croissance rapide quand son entretien est assuré. Il peut atteindre près de 1 mètre de hauteur par an et devenir envahissant.
Il faut nettoyer les rejets, enlever les pousses abîmées et tailler le laurier après la floraison.
On peut aussi lui donner une forme (boule, conique…) en taillant après la pousse de printemps et à l’automne. Le laurier peut mesurer jusqu’à 20 mètres de haut en extérieur. En hiver, il est conseillé de le ranger dans un pot et de le poser près d’une entrée (une fenêtre) pour qu’il puisse bénéficier de la lumière solaire.
Fructification du laurier
La pollinisation est une étape indispensable pour la reproduction des plants. Les graines sont contenues dans des fruits secs. Elles sont velues et contiennent un albumen oléagineux. La pollinisation se fait plusieurs manières :
- Par entomogamie ;
- Par endozoochorie.
On parle d’entomogamie quand la pollinisation se fait par l’intermédiaire des insectes (abeilles, papillons, coléoptères…). Si ce sont les animaux qui s’occupent de la dissémination des graines, il s’agit de l’endozoochorie.
Le laurier-sauce est une plante dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles sont sur des pieds séparés. Pour faire simple, chaque pied ne peut avoir qu’un seul organe reproducteur. Il est soit mâle (étamines), ou soit femelle (pistil). Cette diécie ne facilite pas la reproduction, car elle requiert un contact entre deux plants de sexe opposé. Cependant, elle favorise la diversification du patrimoine génétique. Le laurier rose est quant à lui une plante hermaphrodite.
La plante peut atteindre un mètre de hauteur par an. La cueillette des feuilles intervient tout au long de l’année. On peut également conserver les feuilles du laurier noble pour des utilisations futures. Les feuilles sèches se conversent à l’abri de la lumière, dans des récipients hermétiques pour une période qui ne devra pas excéder un an. Quant aux feuilles fraîches, elles pourront être conservées quelques jours dans un réfrigérateur. Mais, il faut prendre soin de les enrouler dans du papier absorbant légèrement humide. On peut également les sécher à l’obscurité. Les feuilles gardent alors toute leur saveur.
Protection du laurier
Partiellement rustique, le laurier a de nombreuses vertus et est facile à cultiver. Cependant, la plante craint les grands froids et les insectes qui peuvent entraver sa croissance et nuire à l’apparence des feuilles. Le trop-plein d’eau peut aussi provoquer des maladies.
Les conséquences d’un suivi défaillant
Les feuilles de laurier jaunissent avant de tomber lors du processus de renouvellement naturel des feuilles. Le phénomène est normal quand il ne touche pas un grand nombre de feuilles. Quand le jaunissement et le brunissement sont massifs, il s’agit alors d’un problème. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène :
- L’excès d’eau ou un défaut d’arrosage ;
- L’ensoleillement inadapté ;
- Les courants d’air.
Un défaut d’arrosage est souvent à l’origine du jaunissement lorsque la plante est en pot. Il est donc conseillé d’arroser le laurier tous les deux jours durant l’été. Il faut éviter l’excès d’arrosage en privilégiant des apports d’eau espacés. En hiver, pendant la période de gel, les arrosages doivent être limités. Les causes du jaunissement et du brunissement peuvent être aussi liées au rempotage et au surfaçage. Si la plante n’a pas bénéficié d’un rempotage pendant une longue période, il est évident qu’elle manque d’apports nutritifs. Il est aussi conseillé de remplacer très souvent la couche de terreau supérieure au printemps. Entre avril et octobre, pendant la période de croissance, c’est le moment idéal d’apporter de l’engrais.
Les champignons
Les maladies les plus courantes sont :
- La fumagine ;
- L’oïdium ;
- La maladie du trou.
La fumagine est un champignon noir qui se forme sur un liquide épais, visqueux et sucré (miellat) sécrété par des insectes piqueurs-suceurs comme les punaises. En grande quantité, elle réduit la photosynthèse du laurier, ralentissant ainsi sa croissance. Sur la durée, elle provoque la mort des feuilles. Il existe deux types de fumagines. Les premières ont une durée de vie courte alors que les secondes ont une croissante persistante sur la plante. Pour les éliminer, il faut limiter la prolifération des insectes.
Encore appelé maladie du blanc, l’oïdium est une maladie causée par un champignon. Le dessous des feuilles se couvre de points blancs, puis elles se déforment et finissent par se dessécher quand le feutrage blanc les recouvre entièrement. La plante meurt si aucun traitement n’est fait. Pour y remédier, les spécialistes conseillent de traiter le laurier avec un fongicide à base de soufre. On peut aussi utiliser une décoction de prêle ou du purin d’ortie que l’on pulvérise sur l’arbuste.
La maladie du trou est causée par un champignon qui germe sur la face intérieure des feuilles et des jeunes pousses. Le parasite se reproduit et crée des perforations à l’intérieur de la feuille ou sur les bords. Le soufre mouillable ou la bouillie bordelaise sont conseillés pour l’éliminer.
Les insectes parasites
Le laurier est sensible aux parasites qui trouvent refuge sur la plante. On estime que 90 % des lauriers portent des punaises, ce qui en fait l’ennemi principal de cet arbuste. Elles sécrètent de la mélasse qui favorise l’apparition d’un champignon noir (fumagine). Ce dernier s’installe et rend la feuille impropre à la consommation. Pour les combattre, il existe deux options. Il faut utiliser :
- Un insecticide de contact ;
- Un filet à mailles très fines.
Une pulvérisation d’insecticide de contact permet de réduire la population des punaises, mais le traitement sur des feuilles comestibles n’est pas conseillé.
Quant aux filets à mailles très fines, elles empêchent les parasites de se poser sur la plante et les feuilles. Par ailleurs, on peut aussi repousser les punaises en pulvérisant du soufre sur la plante. Le traitement est inoffensif pour le laurier, mais n’est pas efficace à 100 %.
Les cochenilles noires et blanches sont aussi des insectes qui nuisent aux lauriers. Elles s’agrippent aux revers des feuilles et tiges et sont difficiles à détecter. Elles sont fréquentes sur la plante et agissent comme les punaises. C’est-à-dire qu’elles se nourrissent de sa sève, affaiblissant ainsi l’arbuste et favorisant l’apparition d’un champignon noir. Pour les combattre, on peut utiliser des insecticides spécifiques ou un chiffon trempé dans l’alcool. Le savon de potasse est aussi conseillé pour se débarrasser de ces nuisibles.
Par ailleurs, le psylle du laurier reste aussi un insecte très nuisible pour la plante. Il cause plusieurs dommages. On observe d’abord l’apparition d’un liquide épais et visqueux (miellat) déposé par l’insecte. Ensuite, ce liquide favorise la formation d’un champignon noire. Celui-ci déforme les feuilles qui finissent par chuter. Un mélange d’eau et de savon noir permet d’en venir à bout. Le traitement doit se faire tous les jours pendant deux semaines.
Le laurier sauce est d’une utilité certaine que ce soit sur le plan alimentaire ou médicinal. N’hésitez pas à le planter sur votre domaine pour en tirer profit.