Le prunier est l’un des plus beaux arbres fruitiers. Il fournit une floraison généreuse dès que le printemps s’annonce. On le cultive notamment pour ses fruits sucrés et savoureux. Bien entretenu, il s’agit d’une plante qui reste productive sur de nombreuses années. Que vous soyez un jardinier débutant ou confirmé, découvrez dans ce guide des conseils et des informations pratiques sur le prunier afin de le cultiver avec réussite.
Informations générales sur le prunier
De son nom botanique Prunus domestica, le prunier est une espèce végétale appartenant à la famille des Rosacées à l’instar de plusieurs autres arbres fruitiers. Cet arbre peut mesurer entre 4 et 10 m de hauteur à maturité. Il reste splendide du printemps jusqu’à l’automne et favorise des récoltes abondantes de prunes. Il dispose des racines traçantes et pivotantes qui drageonnent. Avec des feuilles ovales, dentées et arrondies qui mesurent entre 6 et 11 cm, il offre des inflorescences formées de quelques fleurs blanches. Ces dernières s’éclosent fin-mars ou début-avril. Quant aux prunes, elles sont constituées d’un noyau et d’une amande.
Les origines du prunier
La culture du prunier date de l’antiquité.
Le prunier est originaire d’Europe orientale, de la Perse et d’Asie Mineure. Arbre qui s’adapte à tous les climats, il fut introduit en France par les Romains.
Les origines biologiques du prunier restent cependant assez ambiguës. L’hypothèse la plus admise stipule qu’il dériverait du croisement de deux autres espèces à savoir le prunier myrobalan et le prunellier. En effet, le prunier est hexaploïde alors que ces deux dernières espèces sont respectivement diploïdes et tétraploïdes.
La pollinisation du prunier
Le prunier est un arbre fruitier qui présente plusieurs facettes en matière de pollinisation selon les variétés. Concrètement, il existe des variétés :
- Autostériles ;
- Autofertiles ;
- Partiellement autofertiles.
Les variétés autostériles nécessitent l’apport du pollen produit par une autre variété de pruniers pour arriver à la fructification. À défaut d’une espèce pollinisatrice à proximité, ces pruniers autostériles ne peuvent produire des fruits de façon régulière. Vous pouvez demander conseil à votre pépiniériste pour choisir l’espèce pollinisatrice idéale. Cependant, si vous cultivez une espèce de prune auto fertile, vous n’avez pas à effectuer toutes ces gymnastiques. Ce type de prunier donne des fruits par autofécondation. Par ailleurs, il existe des variétés de pruniers dont seulement 2 à 10 % des fleurs s’autofécondent.
Les variétés de pruniers
Il existe une multitude de variétés de pruniers. En réalité, plusieurs dizaines de variétés sont mises au point par les pépiniéristes dans l’optique de récolter de délicieux fruits parfumés et sucrés. Voici un aperçu des principales variétés cultivées.
Le prunier reine-claude (Prunus domestica n-subsp. italica)
Le prunier reine-claude est une variété qui produit des fruits quelque peu globuleux et à épiderme fin. Ces fruits sont généralement de couleur jaune verdâtre ou jaune clair. Généralement sucrées et juteuses, ces prunes sont idéales pour la table. On distingue cependant :
- Le prunier reine-claude doré ;
- Le prunier reine-claude de Vars ;
- Le prunier reine-claude d’Oullins.
Le prunier reine-claude d’Oullins est une variété auto féconde qui représente une bonne pollinisatrice notamment pour le prunier reine-claude doré (autostérile).
Le mirabellier
Le mirabellier est un prunier qui se reconnaît par ses petits fruits ronds ponctués de rose et de couleur jaune orangé. Sucrées et parfumées, on utilise ces prunes notamment en pâtisserie et pour la fabrication de confitures. On distingue principalement la Mirabelle de Metz et la Mirabelle de Nancy qui se différencient par la grosseur des prunes. Cette dernière, qui est une variété partiellement autoféconde, est aussi utilisée pour polliniser le prunier reine-claude doré.
Le quetschier (prunier de Damas)
Le quetschier est une variété de pruniers assez rustique au climat et aux maladies. Elle offre également de bonnes qualités gustatives. Le prunier à quetsche blanche de Létricourt produit des prunes allongées et sucrées de couleur jaune pâle ou crème. Quant au prunier à quetsche d’Alsace, il donne des fruits violets à chair ferme. Ce dernier est une variété auto fertile.
Le prunier Goldust
Le prunier Goldust est une variété qui s’intègre facilement aux petits jardins. Il est aussi adapté pour les terrasses et les balcons. Il s’agit en effet d’un arbre fruitier nain mesurant en moyenne 1,5 m de haut et de large. Ses prunes de couleur jaune à l’instar du prunier reine-claude sont très parfumées.
Les conditions de culture de la plante
Quelle que soit la nature des végétaux que l’on souhaite cultiver, il est important de connaître les conditions idéales de leur croissance. Cela permet d’optimiser la fructification dans le cas des arbres fruitiers. Les dispositions à prendre peuvent concerner la variété à choisir en fonction des réalités climatiques du milieu, le type de sol convenable ou encore l’exposition de la plante.
Le choix de la variété convenable
Les diverses variétés de pruniers sont généralement rustiques face au climat. Elles ne sont également pas exigeantes en ce qui concerne la nature du sol. Elles apprécient néanmoins les terrains silicocalcaires, profonds, frais et drainés. Quant à l’exposition, vous pouvez cultiver vos pruniers au soleil ou à mi-ombre. En pratique, les mirabelliers et les quetschiers sont friands des climats marqués par le chaud en été et le froid en hiver. Ainsi, ils s’épanouissent très bien dans le nord-est de la France. Les pruniers reine-claude par contre sont moins rustiques et mieux cultivés dans le sud-ouest de la France. Si par ailleurs votre objectif est de réaliser des pruneaux maison, vous devriez opter pour le prunier d’Ente.
Les exigences de protection
Comme pour la majorité des arbres fruitiers, le prunier offre une meilleure fructification en situation abritée. Il est donc important de choisir un endroit qui peut protéger l’arbre des vents froids et des gelées tardives. En effet, ces vents peuvent impacter négativement la floraison et par ricochet altérer la fructification.
La sélection du porte-greffe idéal
Dans la culture des arbres fruitiers, le choix du porte-greffe est essentiel. Ce choix doit rimer avec le développement que vous souhaitez pour l’arbre. Que vous recherchiez un prunier au développement faible, moyen ou grand, vous pouvez contacter votre pépiniériste. Ce dernier vous aidera à faire la sélection idéale en fonction de vos besoins et de votre situation.
La plantation du prunier
Pour planter le prunier, il est conseillé de le faire à l’automne ou au printemps. On évitera notamment les périodes hivernales. En réalité, l’automne est la meilleure période pour planter n’importe quel arbre fruitier. Cette période offre de meilleures conditions pour une reprise effective au printemps.
Vous devez prévoir de place pour le développement de votre prunier puisque quelques années suffisent pour qu’il atteigne sa maturité (2 à 3 ans).
Il faut choisir une forme d’arbre qui convient à la surface de votre jardin. Les demi-tiges ou encore les quarts de tiges conviendront à ceux qui souhaitent effectuer des récoltes plus faciles. En pratique, ces derniers peuvent atteindre leur maturité après 10 ans avec un maximum de 5 m de hauteur.
Après achat, il est conseillé de planter le prunier sous huitaine. Au cas échéant, mettez l’arbre en jauge dans un emplacement ombragé du jardin le temps de pouvoir le planter. Lors de la plantation, vous pouvez suivre les étapes suivantes :
- Creuser un trou assez large (80-100 cm) et profond (50-60 cm) ;
- Remblayer le trou de moitié avec de la terre et du compost au besoin ;
- Prévoir un tuteur pour maintenir l’arbre ;
- Installer l’arbre dans le trou de manière à ce que le collet soit à hauteur du sol ;
- Combler le trou en utilisant la terre précédemment retirée et enrichie au terreau ;
- Arroser copieusement l’arbre après plantation.
L’arrosage pendant les premières semaines après la mise sous terre est primordial s’il ne gèle pas. La plante s’enracinera plus facilement et pourra se développer dans de meilleures conditions.
La plantation du prunier en pot
Bien que le prunier peut atteindre de grandes hauteurs, on ne le plante pas seulement en pleine terre. Il existe des pruniers en colonne que l’on peut planter dans de grands pots. Pour ce type de plantation, vous devez faire en sorte que les conditions idéales de croissance de l’arbre soient réunies. Il est donc conseillé de choisir un pot troué par le bas pour évacuer l’excès d’eau. À défaut, vous devez prévoir une épaisse couche de gravier au fond du pot pour assurer le drainage. De plus, une terre enrichie au compost et un arrosage régulier sont nécessaires pour assurer la fructification de l’arbre.
La taille du prunier
Le taillage est une opération qui permet de préserver le prunier contre les insectes qui pourraient l’attaquer. Cet arbre fruitier se taille en hiver hors période de gel. Cette opération permet notamment aux fruitiers adultes de continuer à produire des prunes conséquentes. Par ailleurs, la taille du prunier favorise également l’éclaircissement de la ramure. Le port est ainsi aéré et harmonisé. Pour tailler le prunier, il faut s’en tenir au strict nécessaire afin d’éviter les blessures et donc les maladies. Avec un long sécateur assez propre, vous pouvez mener à bien votre opération. Néanmoins, il faudra nettoyer l’outil à l’alcool à brûler entre la taille de deux pruniers.
La taille de formation du prunier
La taille de formation s’effectue dans la première année du prunier. Cette opération facultative permet de former la charpente de l’arbre. Elle se tient en fin d’été ou au début de l’automne. Pour ce faire, vous devez effectuer la taille de telle sorte qu’il ne reste que 3 ou 4 ramures dirigées vers l’extérieur.
La taille post-récolte
La taille après récolte est très importante. Elle permet de supprimer :
- Les bois morts ;
- Les ramures fragiles ;
- Les branches mal placées ;
- Les fruits malades qui sont laissés après la récolte sur l’arbre.
À la fin de la taille, n’hésitez pas à utiliser un mastic de cicatrisation. Cela permet à l’arbre de se prémunir contre les éventuels champignons et autres maladies. Vous pouvez profiter de cette occasion pour retirer les rejets qui se développent au pied du prunier. En effet, ces jeunes pousses que l’on appelle gourmands sont improductives.
Les maladies et les parasites susceptibles d’affecter le prunier
À l’instar des autres arbres fruitiers, le prunier attire plusieurs parasites et est sujet à certaines maladies. Les maladies qui peuvent atteindre votre prunier sont :
- Les maladies cryptogamiques ;
- Les maladies bactériennes (le chancre bactérien) ;
- Les maladies de carence (carence en fer)…
L’Agaric millé (apparition de taches brunes sur les prunes) ainsi que la maladie des pochettes sont aussi des affections qui peuvent apparaître sur votre prunier. Les pucerons viennent en tête de liste en ce qui concerne les ennemis du prunier. Le ver des prunes est par ailleurs un ravageur qui détruit les fruits de cet arbre.
Pour traiter vos plantes, vous pouvez utiliser des fongicides biologiques au début du printemps. Afin d’éviter les invasions, il est préférable d’effectuer des arrosages préventifs et d’apporter de l’engrais au prunier en automne. Outre l’arrosage abondant du prunier, vous pouvez administrer à l’arbre, par pulvérisation, le purin de prêle ou le purin d’orties. Ces produits évitent l’invasion de certains champignons et renforcent les défenses du prunier. La bouillie bordelaise est aussi un produit qui peut vous permettre de protéger votre fruitier contre ces attaques. Cependant, on doit cesser tout type de traitement dès que les fruits du prunier commencent à mûrir.
La cueillette et la conservation des prunes
Les périodes de cueillette peuvent varier en fonction du climat et de la variété de pruniers.
La récolte des prunes s’effectue principalement en été.
On n’attendra pas que les prunes soient mûres sur l’arbre avant de les cueillir. Si l’on attend trop longtemps, les fruits tombent et pourrissent au sol. Vous devez effectuer la récolte de façon progressive en fonction de l’apparition des fruits. La récolte des prunes les plus précoces se fera en premier lieu. Ensuite viendra la cueillette des semi-précoces. Enfin, la récolte des semi-tardives et des tardives se fera en dernière position.
Après la récolte, il est difficile de garder pendant longtemps les prunes sans qu’elles se gâtent. Pour ce faire, vous pouvez opter pour l’une des solutions suivantes :
- Déguster rapidement ;
- Placer au congélateur ;
- Transformer les prunes en confitures.
On évitera par ailleurs de trop les entasser ou de trop les manipuler puisqu’elles sont assez fragiles.
Les vertus et bienfaits de la prune
La prune est un fruit assez riche en fibres. Il s’agit d’un puissant laxatif qui aide en cas de constipation. Ce fruit est l’ami incontournable du transit puisque sa consommation permet de venir à bout de nombreux désordres intestinaux. De plus, le pruneau (fruit sec de la prune) qui s’utilise notamment en pâtisserie est aussi efficace pour nettoyer les voies digestives. La consommation de deux à quatre prunes bien mûres chaque matin vous permettra de réguler votre transit. En outre, il est prouvé que la prune est un excellent diurétique. Puisqu’elle est constituée d’eau à plus de 80 %, elle hydrate le corps et contribue à la réduction des troubles urinaires. Par ailleurs, ces fruits sont également bons pour le cœur. En les consommant régulièrement, vous réduirez la survenance des maladies cardio-vasculaires.
En résumé, le prunier est un arbre fruitier apprécié à travers le monde notamment pour ses fruits très savoureux. Naturellement résistant, cet arbre ne nécessite pas un gros effort pour être cultivé. Il s’adapte quasiment à tous les climats et reste peu exigeant quant à la nature des sols. Il suffit de choisir une variété de pruniers dont les besoins correspondent aux conditions de votre région pour avoir des récoltes abondantes. En suivant les recommandations pour la plantation de l’arbre et pour son entretien, vous vous assurez d’avoir un arbre fruitier qui restera productif sur de nombreuses années.